Le Printemps de l’Amitié
Chaque jour est une découverte, dame nature sortie de sa torpeur hivernale nous offre un spectacle féerique de couleurs. Après la blancheur immaculée des perce-neige dévalant telles des nuées la rocaille du bassin, environ 200 crocus en majorité, jaunes, bleus, blancs, ont enjolivé la bordure de la pelouse. Et voici maintenant des centaines de violettes qui s’éparpillent sur le gazon.
Dans le verger les cerisiers débutent leur floraison, les fleurs roses des abricotiers attirent les abeilles qui comme folles font des allers retours les pattes chargées lourdement de pollen. Par endroits, dans le vert tendre du prés, tels de petits soleils scintillent des jonquilles sauvages. Dans le potager la rhubarbe commence à étaler ses feuilles, et déjà pointent les premières asperges. Il faudra encore attendre 15 jours pour récolter le cresson et quelques radis.
Fin février un ami est venu abattre dans ma forêt un gros chêne et quelques peupliers. En bûcheronnant avec lui, j’ai ressenti une oppression dans la poitrine et une grande fatigue. Le cardiologue consulté m’a fait hospitaliser en urgence avec prise en charge en soins intensifs. Evitant un pontage, j’ai subi une coronarographie avec angioplastie. C’est-à-dire qu’on a réussi à déboucher une artère et à poser 2 stents.
Une prochaine intervention aura lieu le 28 mars pour déboucher une autre artère avec pose de 3 autres stents.
J’avais interdiction d’effectuer des travaux pénibles, de porter lourd, et par conséquent j’étais empêché de travailler en forêt. C’est alors que Bernard avec son tracteur, sa fendeuse, son chariot est intervenu ! Avec François, Jean-Georges, Patrick, Georges, un autre François, ils sont venus samedi de 8h. à 17h effectuer les travaux que je ne pouvais faire, et rentrer en une journée environ 21 stères de bois.
Y-a-t-il des mots assez forts pour décrire cette amitié ? Dans un monde qui prête chaque jour au désespoir, cette entraide véritable acte d’amitié doit d’être apprécié à sa juste valeur. Chaque matin je m’émerveille, les rayons du soleil réchauffent mon cœur, conscient que depuis mon enfance malheureuse, j’ai su garder, préserver ces sentiments merveilleux que sont l’amour et l’amitié. Jamais je n’ai accepté, jamais je n’accepterai de les remettre en cause. A mon âge, 75 ans c’est le temps des souvenirs, nous avons parfois été malheureux, nous avons été heureux, nous avons aimés, grandis ensemble, il nous appartient encore d’aborder l’automne de nos vies avec sérénité et bonheur.
Contemplant le bassin où la grenouille vient de pondre son chapelet d’œufs, où poissons et écrevisses redécouvrent leur espace après un long repos, je n’oublie pas de remercier en pensées tous ceux qui m’aiment, qui me sont chers. J’affirme que sans eux ma vie n’aurait pas eu la même intensité, je suis si heureux qu’ils soient autour de moi.
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Il me faudra avec beaucoup d’amour les inviter autour d’un bon repas. C’est avec un plaisir immense que nos sentiments s’épanouiront en dégustant l’une ou l’autre de mes bonnes bouteilles. Nous serons heureux de nous retrouver, non pas pour travailler, mais pour être ensemble, unis comme toujours, content de vivre notre amitié.
Conscients que nous ne sommes pas éternels, je forme le souhait que notre amitié puisse encore durer, et qu’au fur et à mesure des inévitables départs, ceux qui restent ne ressentent pas trop de tristesse, mais trouvent le réconfort en songeant a tout ce que nous avons vécu ensemble.
Gabriel Flecher Mars 2017 ( gabrielflecher.free.fr ) consulter mon Blog.
